samedi 24 mai 2014
Thème : « Les grands chefs-d’oeuvre »
1- En préambule
Samedi 24 mai 2014, vers 10 h. Après un incident technique sans gravité, le bus gracieusement mis à la disposition de l’association Coparenf (Collectif de parents et d’enfants contre le déc
rochage scolaire) par la Fondation RATP emmène une cinquantaine d’adultes et d’enfants habitant La Courneuve en direction du musée du Louvre, à Paris. Accompagnés de Mme Prisque Nkuni, fondatrice et vice-présidente de Coparenf, Mme Mariam Thiam, médiatrice sociale, et M. Olivier Mitterrand, cinéaste représentant l’association Les Yeux de l’Ouïe, le groupe rejoint devant la pyramide du Louvre M. Stéphane Miet, membre « parisien » de Coparenf et accompagnateur pour l’occasion.
2- Déroulement de la visite
Musée du Louvre, 11 h 15. Mme Fabienne Martet, chargée des Publics du champ social à la Direction des Relations Extérieures du musée du Louvre, accueille agréablement la cinquantaine de personnes venues découvrir « Les grands chefs-d’oeuvre ». Après quelques formalités administratives, les accompagnateurs forment deux groupes distincts et les deux conférencières mises à notre disposition expliquent le fonctionnement du casque audio remis à chaque adulte et enfant afin de suivre les descriptions d’oeuvres dans de meilleures conditions. Puis chaque groupe de visiteurs rejoint les salles du musée.
Les conférencières connaissent leur sujet sur le bout des doigts : « Depuis que le musée du Louvre existe (1793), on cherche toujours de la place ! » Parmi tant de chefs-d’oeuvre, parents et enfants courneuviens admirent tout d’abord la beauté d’une pyxide en ivoire (vase sacré en forme de boîte) au nom d’al-Mughira. « La Joconde des arts de l’Islam », nous apprend-on. Et, juste à côté, trône magistralement une aiguière (vase à anse et bec) en cristal de roche du début du XIe siècle. Nommée « la bouteille de lumière » dans l’inventaire du musée, celle-ci est arrivée dans le trésor de saint Denis et témoigne des liens entre musulmans et chrétiens à la cour des rois de Sicile.
Nous voici arrivés dans le Département des antiquités grecques, étrusques et romaines. « La Vénus » de Milo, découverte par hasard par un paysan grec dans l’île de Mélos en 1820, date du Ier siècle avant Jésus-Christ. Nous poursuivons notre visite avec la découverte des appartements d’été de la reine Anne d’Autriche (mère du roi Louis XIV). Le style italien, caractérisé notamment par le marbre de couleur typique des palais romains et le plafond magnifié par l’artiste italien Romanelli (XVIIe siècle), impressionne petits et grands. Se dévoile ensuite à nos yeux le Département des peintures françaises. Notre conférencière révèle nombre d’anecdotes concernant la conception du Sacre de Napoléon, tableau du début du XIXe siècle, de l’illustre Jacques-Louis David. Le peintre officiel de Napoléon a représenté pas moins de 70 portraits, « un tableau rempli de mensonges, un objet de propagande », respectant ainsi à la lettre les voeux de son commanditaire. Un exemple parmi d’autres ? « Le pape n’est pas représenté avec son costume d’apparat ! » (un comble pour une cérémonie aussi impor-tante !), le peintre l’ayant ainsi relégué volontairement au second plan derrière le sujet principal, l’empereur Napoléon Ier.
Nous arpentons à grands pas le musée et soudain, trônant magistralement au milieu d’une salle derrière une vitre blindée, Monna Lisa dite La Joconde du fameux peintre italien Léonard de Vinci. Serrés en demi-cercle devant notre conférencière, entourés d’innombrables touristes dont certains peu respectueux ( !), parents et enfants restent ébahis devant cette oeuvre mystérieuse, « symbole de la beauté parfaite […], belle extérieurement parce que parfaite spirituellement ». Pour le peintre, « peu importe le portrait, celui-ci doit refléter la perfection morale », nous indique notre conférencière. Chrétienne, mariée, pieuse… « La Joconde incarne les mentalités de l’époque », nous précise-t-elle.
Le deuxième groupe de visiteurs formé par des parents et des enfants de La Courneuve, accompagnés de Mme Prisque Nkuni et de leur conférencière, impatients de découvrir les chefs-d’oeuvre du musée du Louvre.
Notre visite s’achève avec la découverte de La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix (1831). Cette oeuvre engagée commémore les « Trois Glorieuses », « trois journées de juillet 1830 au cours desquelles l’insurrection populaire détrôna Charles X ». Tableau mal accueilli à l’époque par la presse, les critiques fusaient : « couleurs sales », « mal peint », « bâclé », le personnage principal est même traité de « poissonnière des faubourgs ».
3- « C’est déjà fini, Madame ? »
Durant une heure et demie, les deux conférencières ont répondu aimablement aux questions des adultes (mais aussi des enfants passionnés !), en divulguent ici et là quelques anecdotes croustillantes. Parents et enfants étaient tellement impressionnés par la splendeur du musée et des oeuvres (il y en aurait 38 000 !) – nombre d’entre eux découvraient en effet le Louvre pour la première fois – que certains ont failli se perdre en cours de route. D’ailleurs, notre cinéaste Olivier, concentré à filmer les réactions des petits et des grands tout en admirant les chefs-d’oeuvre, a fini par perdre son groupe de vue (un comble !)… pour intégrer heureusement le second groupe courneuvien qui nous suivait de près.
Au regard des yeux écarquillés des enfants et à l’écoute des commentaires élogieux des adultes, il est fort à parier que petits et grands ont passé une matinée riche en découvertes. Sans doute pas assez longue à leurs yeux, évidemment… Mais Mme Fabienne Martet, qui nous a accueillis au tout début, a remis à chacun la plaquette intitulée Première visite, du palais au musée, recensant quelques-uns des plus grands chefs-d’oeuvre du Louvre. Non sans nous rappeler la gratuité du Louvre pour les publics à revenus modestes (RSA, ASS…).
Petit commentaire du rédacteur : comment oublier les yeux ébahis de ces enfants découvrant le Louvre pour la première fois ? Sans oublier, à la fin de la visite, cette petite fille demandant à la conférencière avec une petite voix triste : « C’est déjà fini, Madame ? »
Petits et grands visiblement satisfaits de leur visite matinale au musée du Louvre.
N’oublions pas que cette visite exceptionnelle des grands chefs-d’oeuvre du musée du Louvre n’aurait pu avoir lieu sans l’aide précieuse de personnes désintéressées. Aussi, l’association Coparenf tient particulièrement à remercier Mmes Fabienne Martet et Olivia Caudron (chargées des Publics du champ social à la Direction des Relations Extérieures du musée du Louvre) et M. Jean-François Umbria (Responsable Administration et Finances, Fondation d’entreprise Groupe RATP).
Mme Nkuni K. Prisque Gisèle Fandy M. Stéphane Miet
Présidente de l’association Amicale des locataires ZAC 1 et 2 de La Courneuve Journaliste
Fondatrice et Vice-Présidente de l’association COPARENF Membre de COPARENF
(Collectif de parents et d’enfants contre le décrochage scolaire) 5 allée des Tilleuls 93120 LA COURNEUVE prisquenkunikamena@yahoo.fr Tél. 06 13 20 25 15
« Le décrochage scolaire n’est pas une fatalité mais une réalité. Ensemble, parents, enfants, professionnel(le)s, élu(e)s, attaquons-nous aux causes pour une meilleure prise en charge ! »