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Et un compte rendu !
A l’occasion de son 10ième anniversaire, l’association COPARENF a invitĂ© MaĂ®tre Pierre VERDIER (avocat au barreau de Paris) Ă intervenir sur le thème des Droits des parents dans leurs relations avec l’aide sociale Ă l’enfance.L’association COPARENF rassemble un groupe de parents de la ville de La Courneuve, unis dans l’objectif de donner aux enfants toutes les chances de rĂ©ussite scolaire, en mettant un accent particulier sur le soutien et l’accompagnement Ă la parentalitĂ© en lien avec les enseignants, les parents, enfants et institutions pour Ă©viter le dĂ©crochage scolaire.ÂQuelques Ă©lĂ©ments de la confĂ©rence de M. Pierre Verdier :L’aide sociale Ă l’enfance concerne un peu plus de 377 000 enfants soit plus de 2 mineurs sur 100. Les moyens financiers sont importants et les rĂ©sultats Ă©ducatifs sont faibles.Le droit correspond Ă ce qui est dictĂ©e par la loi. En principe, le juge est l’arbitre entre l’ASE et les parents. HĂ©las, nous sommes dans un cas oĂą les pouvoirs d’aide et de surveillance ne sont pas sĂ©parĂ©s ce qui cause bien des dysfonctionnements.Les droits et les devoirs des parents sont inscrits dans la loi depuis 1970 sous les termes d’autoritĂ© parentale. Si l’exercice de l’autoritĂ© parentale (article 371-1 du code civil) peut ĂŞtre supprimĂ©, il n’est, en revanche, pas possible de supprimer le statut de parent.L’autoritĂ© parentale est un ensemble de droits et de devoirs dĂ©finis pour protĂ©ger l’enfant dans sa sĂ©curitĂ©, sa santĂ© et sa moralitĂ©, pour assurer son Ă©ducation et permettre son dĂ©veloppement, dans le respect dĂ» Ă sa personne. Elle s’exerce sans violences physiques ou psychologiques.Devoir d’hĂ©bergement, de protection (santĂ© et relations), d’éducation (valeurs, scolaritĂ©, religion).Le rĂ´le premier des services sociaux est de d’aider les parents dans l’exercice de leurs responsabilitĂ©s (soutenir les parents ou Ă dĂ©faut assistance Ă©ducative)Toutefois, malgrĂ© les textes, l’intervention sociale et judiciaire s’oppose Ă donner une place aux parents plutĂ´t que de le permettre.L’Aide Sociale Ă l’Enfance peut proposer aux familles, des aides financières et Ă©ducatives ou dans d’autres cas, l’accueil des enfants (placement) Ă la demande des parents ou Ă la demande du juge (Assistance Educative). Cet accueil peut avoir lieu en milieu familial (assistants familiaux) ou en Ă©tablissements (MECS, foyers, villages d’enfants) petites ou grandes structures (Fondation d’Auteuil avec ses 300 Ă©tablissements et 36 000 jeunes).Le placement des enfants s’est construit contre les familles et en 1984, pour la première fois, une loi est votĂ©e dans laquelle il est dit que les familles ont des droits (JP Rosenczveig en est un des auteurs).Cette loi reconnait un certain nombre de droits dĂ©sormais intĂ©grĂ©s au CASF art L223-1 Ă 8 CASFĂŞtre informĂ©se faire accompagner de la personne de son choix L223-1ĂŞtre associĂ© aux dĂ©cisions : accord ou avis Ă©crit et prĂ©alable sur le mode et lieu du placement ou tout changement L223-3 CASFrecueillir l’avis du mineur sur toute dĂ©cision le concernant L223-4rĂ©Ă©valuer rĂ©gulièrement la situationpossibilitĂ© de faire appel.L’assistance Ă©ducative, c’est-Ă -dire l’intervention du juge des enfants, est une atteinte grave Ă l’autoritĂ© parentale, plusieurs lois instaurent des garanties successives qui sont autant de droits des parents (droit d’être entendu (et donc obligation d’entendre), entretien individuel de l’enfant par le juge (loi 2022), droit Ă l’avocat (1186 CPC), mais aussi droit Ă l’avocat pour l’enfant capable de discernement. Depuis 2002 droit de consulter son dossier judiciaire (1187CPC), recherche de l’adhĂ©sion des parents (375-1 C), droit de faire appel (y compris pour l’enfant), prioritĂ© Ă l’accueil par un membre de la famille (loi du 7 fĂ©vrier 2022), unitĂ© de la fratrie, placement Ă proximitĂ©, maintien de l’autoritĂ© parentale (art 375-7 CC), droit de visite et d’hĂ©bergement conservĂ©s en cas de placement.Enfin, depuis 2007, est rendu obligatoire (mais trop rarement mis en place) le Projet Pour l’Enfant Ă©tabli « en concertation avec les titulaires de l’autoritĂ© parentale » (art L223-1-1 CASF). L’élaboration de ce document doit permettre un rapprochement des points de vue et restaurer la place des parents.EN CONCLUSIONBien que dĂ©finis dans les textes, les droits des parents ne sont pas toujours appliquĂ©s.Dans les caractĂ©ristiques de ces placements injustifiĂ©s, nous dirons que :la France est le pays d’Europe qui a le plus fort taux de placements ; deux fois plus que l’Allemagne ;l’abus des visites mĂ©diatisĂ©es systĂ©matiques et qui sont un frein aux relations parents-enfants;des parents convoquĂ©s systĂ©matiquement pendant leurs horaires de travail malgrĂ© leurs protestations rĂ©itĂ©rĂ©es,des diagnostics fantaisistes en fonction des derniers concepts Ă la mode : conflit parental, conflit de loyautĂ©, syndrome d’aliĂ©nation parentale, syndrome de Muntchaussen par procuration.Selon le Conseil de l’Europe, le placement abusif est identifiĂ© lorsqu’une de ces caractĂ©ristiques est remplie :quand les motifs ne justifient pas une sĂ©paration ;quand il est rĂ©alisĂ© de façon inutilement violente ;quand les conditions de placement ne permettent pas le maintien du lien avec la famille (trop Ă©loignĂ©, avec des conditions de rencontre trop restrictives) ;quand sa durĂ©e est excessive (3 ou 6 mois – le temps de rĂ©gler un problème). La sĂ©paration peut ĂŞtre rapide, le retour trop lent) ;quand il a lieu dans un lieu hostile oĂą l’enfant est exposĂ© au danger (violences morales, physiques ou sexuelles) ;la non considĂ©ration de la parole de l’enfant qui perçoit qu’il n’est pas entendu.ÂQue faire ? Au moins deux pistesD’abord faire appliquer les lois actuelles par le dialogue, puis en utilisant toutes les voies de recours qu’offre la loi ;se regrouper, car seul on est faible, pour accompagner les personnes en difficultĂ©, mais aussi pour pouvoir intervenir dans les instances officielles et peser sur les lois Ă venir.ÂDiscussionLa discussion a portĂ© sur l’action que peut mener l’association COPARENF dans le cadre des placements d’enfants pour venir accompagner les familles et de sa relation Ă©ventuelle avec l’Aide Sociale Ă l’Enfance.MaĂ®tre Pierre Verdier explique l’importance de la prĂ©sence d’un avocat dès le dĂ©part et l’association peut jouer un rĂ´le sur la mise en relation avec l’avocat.L’association peut aussi jouer un rĂ´le de prĂ©vention vis-Ă -vis des placements en informant les parents des agissements potentiels de l’ASE et du positionnement Ă adopter pour Ă©viter les difficultĂ©s.Pour « Unis Pour Nos Enfants », cette forme de regroupements des familles, peut-ĂŞtre une piste intĂ©ressante d’actions et un modèle, car elle lie les actions constructives aux actions « dĂ©sespĂ©rĂ©es ». De plus, l’action que mène l’association est un des moyens d’organiser une force collective pour rĂ©habiliter le droit des familles et de tenter de trouver une solution aux problèmes sans passer par l’Aide Sociale Ă l’Enfance.
Merci Ă toutes et tous et Ă bientĂ´t !
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