Nos enfants, quelles que soient leurs origines sociales, conditions de vie, lieu de résidence, ont tous droit à l’excellence éducative et à un environnement favorisant leur développement et capacités d’apprentissage.
Je suis fière de vous parler d’un programme innovant, s’affranchissant des barrières sociales et culturelles et des fractures territoriales à l’oeuvre dans nos sociétés.
Un projet que je ne peux évoquer sans remercier en premier lieu l’équipe pédagogique de Raymond Poincaré pour leur confiance, leur soutien à l’égard de l’association COPARENF et leur engagement partenarial qui ont forgé les conditions de faisabilité de ce dispositif en coordination avec l’institut Saint-Dominique.
En quoi consiste la passerelle réussite éducative/intégration ?
Concrètement, il s’agit d’offrir l’opportunité à des élèves volontaires de troisième d’intégrer le lycée Saint-Dominique de Neuilly-sur-Seine en tant qu’interne ou demi-pensionnaire. Le but : leur proposer un cadre différent mais aussi de nouveaux horizons afin de viser l’excellence.
La genèse du projet :
Coparenf aspire à la réussite éducative de tous les enfants de familles défavorisées de nos quartiers, et adhère au principe d’une école républicaine universaliste moteur de la lutte contre les inégalités sociales.
Malheureusement, malgré les immenses efforts déployés par l’institution scolaire, chacun peut constater que tous les enfants n’ont aujourd’hui pas les mêmes chances de réussir leur parcours. En matière d’inégalités dans le cadre scolaire, la France s’est classée à la 35ème place sur 37 pays étudiés comme l’a récemment souligné le bilan Innocenti de l’UNICEF. La ghettoisation scolaire vient certainement renforcer les déterminismes sociaux. Le phénomène est connu. Lorsque des établissements concentrent les problèmes économiques et sociaux, en l’absence de toute mixité, ils ne sont plus en mesure de transmettre les savoirs fondamentaux.
En tant que mère en provenance de l’étranger, j’ai dû me familiariser avec le fonctionnement et les codes du système éducatif français. Je me suis heurtée à des difficultés, j’ai eu peur pour mes enfants, j’ai dû demander de l’aide. Heureusement, dans ce pays, nous pouvons toujours compter sur la solidarité ainsi que sur la richesse du tissu associatif pour être accompagné et soutenu dans notre processus d’intégration.
J’ai eu la chance de bénéficier de l’appui d’une association parisienne qui m’a mise en relation avec des personnes ressources, lesquelles m’ont ensuite informée sur les dispositifs et mécanismes permettant d’aider un enfant dans son parcours scolaire.
Mon fils a ainsi pu bénéficier d’un parrainage qui a contribué à le guider jusqu’à la deuxième année de licence de droit qu’il accomplit actuellement à l’Université ASSAS II.
J’éprouve pour ce tuteur, Arnaud, une admiration, un respect et une reconnaissance immenses, et je salue ses valeurs, sa croyance dans la jeunesse de banlieue et son soutien inconditionnel. Il a pu observer au fil des années qu’en dépit des difficultés que notre famille devait surmonter au quotidien pour assurer le bien-être et l’épanouissement de nos enfants, nous persévérions et débordions d’énergie pour concrétiser notre engagement citoyen à destination de la jeunesse des quartiers populaires.
Arnaud s’est donc mobilisé à nos côtés, ce dont je suis très fière. Informé de l’ambition de COPARENF de fonder une école des parents, il a suggéré cette idée simple mais incroyable, totalement compatible avec nos idéaux de tolérance, de vivre ensemble, d’équité et de justice sociale : octroyer la possibilité à des collégiens de La Courneuve de poursuivre leur scolarité dans un établissement prestigieux de Neuilly-sur-Seine. Nous témoignons ainsi de notre considération pour les enfants de milieux modestes, pour leurs capacités et ambitions. Notre objectif n’est pas de vider les établissements de nos quartiers de leurs meilleurs éléments mais de permettre à certains d’entre eux de s’extraire de leur environnement et de découvrir d’autres codes culturels, d’autres façons de vivre, d’autres possibles. Il s’agit d’une expérience dont les enseignements pourraient profiter à tous.
Bien plus persuadé que moi de la faisabilité de ce projet, Arnaud s’est attelé à convaincre le directeur de Saint-Dominique qui a très rapidement répondu favorablement. Afin de pouvoir concrétiser cette démarche, nous devions également convaincre des établissements courneuviens. Mon fils, Jordan, qui a été touché par le geste et l’intervention de son parrain a immédiatement voulu joué le rôle d’ambassadeur de ce projet auprès de son ancien collège Raymond Poincaré. Très fièrement, il est revenu nous annoncer que la CPE avait manifesté un réel intérêt. Elle avait visiblement compris le sens de notre démarche : donner une chance supplémentaire à quelques élèves.
Galvanisés et rassérénés par ce signal encourageant qui s’est rapidement confirmé, nous avons multiplié les réunions pour élaborer la mise en oeuvre.
Le processus de sélection et d’intégration des enfants :
A la suite des réunions de pilotage avec les directeurs des deux établissements s’inscrivant dans ce dispositif, nous avons dans un premier temps présenté la démarche aux élèves et à leurs familles. Dans un second temps, nous avons associé le CPE du collège Poincaré dans le projet afin de préparer l’accompagnement des élèves bénéficiaires dans cette expérience singulière au cours de leur scolarité.
La formalisation de l’inscription des premiers élèves s’est manifestée par une visite du collège (confère photos ci-après).
Le financement :
J’ai apprécié le postulat du directeur de Saint-Dominique qui a affirmé que « l’argent ne devrait pas être un frein à la réussite des enfants ». Il souligne néanmoins le caractère symbolique d’une participation financière modique des parents. Une cotisation sera donc sollicitée et allouée à une caisse solidaire contribuant au fonctionnement de la structure. Ce mécanisme correspond à la philosophie que nous prônons au sein de COPARENF.
Notre détermination à accompagner les familles et leurs enfants dans leur insertion sociale est sans faille. Tout comme notre volonté d’œuvrer de concert avec les pouvoirs publics, les représentants de l’éducation nationale et les établissements scolaires. Je fonde de grands espoirs dans la réussite et l’impact de ce projet.
Nous, citoyens, avons un rôle à jouer chacun à notre niveau, pour la cohésion sociale et l’éducation de la jeunesse.
C’est ensemble que nous pouvons construire demain.
Merci au Lycée Saint-Dominique, au Collège Poincaré, aux familles et aux élèves sélectionnés pour la première année. Je compte sur eux pour montrer la voie à d’autres enfants de La Courneuve et démontrer leur potentiel.
Merci aux élus pour l’attention et la bienveillance qu’ils accordent aux projets menés par COPARENF.
Merci à Arnaud, le tuteur éducatif de Jordan.
Merci aux entreprises anonymes.
Enfin, merci à tous mes bénévoles et mes bienfaiteurs.
Battons-nous pour aller plus loin et croire en l’avenir.
Aidez-moi à aller plus loin dans mon ambition d’accompagnement à la parentalité, de lutte contre l’illettrisme et le décrochage scolaire.
Bien à vous
Mme NKUNI FANDY Prisque Gisèle
Associations Coparenf /Amicale des locataires
Au collège Raymond Poincaré à La Courneuve,
la CPE du collège, Arnaud et l’une des familles.
A l’Institut Saint-Dominique, Prisque NKUNI, le Directeur et la CPE de l’établissement,
Arnaud, les familles sélectionnées et la CPE de Raymond Poincaré.
Lettre de Remerciement
Monsieur le Directeur du Lycée Saint-Dominique de Neuilly-sur-Seine,
Je souhaitais en premier lieu réitérer mon infinie reconnaissance et gratitude pour avoir cru et permis au projet Réussite et Intégration de se concrétiser et de ne pas sortir du rayon des chimères.
Le choix d’Arnaud s’est porté sur l’association COPARENF (Collectif de Parents et Enfants contre le décrochage scolaire) pour agir en faveur du soutien à la parentalité, la lutte contre l’illettrisme et l’accompagnement socio-éducatif de la scolarité.
Je suis convaincue qu’au travers de ces initiatives spécifiques, qui ont une forte résonance et dimension symbolique, que nous pouvons provoquer et insuffler du changement dans les facteurs, phénomènes et donnes que nous déplorons allègrement.
Je vous annonce ainsi très humblement que notre partenariat dans ce projet est pour moi la colonne vertébrale de l’élaboration d’une école des parents à part entière. Un projet auquel j’y tiens beaucoup.
En effet, seuls nous, parents des quartiers populaires, sommes réellement en mesure d’agir sur les réalités et problématiques auxquelles nous sommes confrontés au quotidien.
Nous pouvons ainsi prendre notre destin en main dans l’optique d’une insertion sociale si nous sommes soutenus par des personnes ressources qui ont la capacité de fédérer et la pédagogie pour nous entraîner et encourager.
Osons demander de l’aide pour aller plus loin. Un sourire, un regard bienveillant et une main tendue peuvent tout changer.
Je vous prie, Monsieur, de recevoir l’expression de ma considération la plus distinguée.
NKUNI K.FANDY Prisque
Fondatrice de coparenf, collectif de parents et enfants contre le décrochage scolaire.